Bitcoin pour verdir la planète ? – L’écologie est désormais au centre des préoccupations du grand public, mais pas seulement. Ces sujets se transforment peu à peu en enjeux stratégiques et s’introduisent au cœur des politiques gouvernementales. Et, si envers et contre les a priori, Bitcoin et la technologie blockchain dans son ensemble s’avéraient être le chainon manquant pour donner un **nouvel élan aux initiatives écologiques de par le monde ? Creusons en détail un sujet climatique de plus en plus central au sein de nos sociétés.
La Blockchain est elle vraiment verte ?
De tout temps décriées, souvent considérées comme une partie du problème environnemental, la blockchain et les cryptomonnaies, dès le début de leur courte existence, n’ont pas eu la vie facile. Dans ce rapport, nous allons montrer que bien loin d’en être la cause, ces nouvelles technologies, par-delà les préjugés, pourraient en réalité apporter des solutions. Et, finalement, constituer une véritable bouée de sauvetage pour lutter contre le mal de notre siècle, le changement climatique.
Alors que notre planète montre, chaque année un peu plus, des signes dramatiques d’altération de son écosystème, via la multiplication des catastrophes naturelles et la disparition d’espèces, agir devient bien plus qu’une urgence. Et, les technologies blockchains pourraient bien avoir un rôle majeur à jouer dans un avenir proche.
Un secteur Blockchain conscient de son devoir écologique
L’écologie fait partie intégrante des préoccupations majeures des développeurs qui mettent en œuvre les technologies blockchain. La preuve en est que nombreuses sont celles qui se veulent négatives en carbone à l’image MultiversX (ex Elrond). Ou qui agissent pour réduire leur impact sur l’environnement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la seconde cryptomonnaie du secteur en termes de capitalisation, Ethereum, a procédé à la mise en place de The Merge en septembre 2022.
Certes, l’objectif initial de cette évolution prévue depuis 2015 consistait à permettre au réseau de passer au niveau supérieur en termes de scalabilité. Toutefois, concrètement, l’impact environnemental de la blockchain s’est vu quasiment supprimé. Un changement radical de paradigme qui a permis à la blockchain de réduire de 99 % ses dépenses énergétiques et ses émissions de CO2 en passant en Proof of Stake (PoS).
D’autre part, le réseau de seconde couche Polygon a annoncé en juin 2022 avoir racheté pour 400 000 dollars de crédits carbone avec le concours de KlimatDAO. Grâce à l’aide de ce pionnier dans le marché des crédits carbone tokenisés on-chain, le réseau a pu compenser la totalité du gaz à effet de serre émis depuis la création de sa blockchain. Polygon devient ainsi théoriquement neutre en carbone.
L'Ethereum Climate Plateform
Concernant Ethereum, le réseau ne veut pas se contenter de cette réduction drastique de sa consommation d’énergie. Il veut aller plus loin. Son impact environnemental fait l’objet d’une attention toute particulière. La preuve en est que lors de la COP27 sur le climat, l’équipe a fait une annonce fracassante. Elle a annoncé la création de l’Ethereum Climate Platform.
Avec l’aide de 18 entreprises du secteur, dont ConsenSys et AAVE, l’objectif sera de compenser tout le dioxyde de carbone émis depuis la création de la blockchain. Une pollution générée par son système de fonctionnement en Proof of Work (PoW) jusqu’à la mise en œuvre de The Merge en septembre 2022. Cette compensation permettra de financer des projets novateurs respectueux de l’environnement. L’objectif est clair, ne pas laisser la moindre trace de son passage en termes d’impact écologique sur notre planète.
La Blockchain, outil de suivi écologique
Malgré toutes les annonces écologiques associées à telle ou telle firme mettant en avant dans la presse leurs efforts environnementaux, difficile de discerner le vrai du faux. Cachées derrière des métriques complexes et des rapports sujets à interprétations, les actions écologiques des entreprises sont souvent opaques. Des boites noires dont il est difficile de discerner le véritable bénéfice pour notre planète. Or, ce manque de transparence pourrait aisément être comblé par l’emploi de la technologie blockchain. Ce registre numérique open-source permettrait de tracer et de chiffrer étape par étape les efforts des différents acteurs dans le secteur de l’écologie.
À l’aide de la blockchain, il devient facile de suivre les balances carbone des entreprises. Ainsi que les mesures environnementales prises. De fait, il serait possible de vérifier sans ambiguïté l’implication concrète de celles qui clament agir en faveur de la sauvegarde de notre planète et font valoir un modèle neutre en carbone. Typiquement, des contrats intelligents (smart contracts) pourraient être implémentés au sein des processus d’entreprises. Ils traceraient ainsi le taux d’émission de CO2 généré à chaque étape du process de fabrication d’un produit. Et, ce de manière complètement automatisée. Ces données pourraient alors être rendues publiques, attestant avec certitude de l’impact environnemental d’une entreprise.
La blockchain, l’outil de traçabilité par excellence
Par ailleurs, grâce à la technologie Zero Knowledge Proof, il est désormais possible de dévoiler la preuve irréfutable d’une donnée tout en protégeant l’information sous-jacente ayant permis de l’établir. Ainsi, les entreprises seraient en mesure de communiquer leurs performances écologiques tout en protégeant de la concurrence leurs données sensibles.
La Blockchain pour traquer et certifier les initiatives écologiques
L’apport technologique ne s’arrête évidemment pas à l’enregistrement de l’impact écologique des entreprises. Comme nous l’avons vu, la blockchain permet aussi de créer un système de tokenisation de crédits carbone, mais pas que. L’avantage d’un registre infalsifiable, c’est qu’il est capable d’enregistrer et de sécuriser n’importe quel type d’activité. De la quantité d’eau utilisée dans une zone géographique donnée jusqu’au suivi de la production de plastiques par exemple. Les gouvernements seraient en mesure de monitorer toutes ces activités, mais aussi de fixer des limites à ne pas dépasser. Tout en s’assurant du respect de ces mesures via la blockchain.
Une consommation d'énergie bénéfique pour la transition écologique
Le réseau Bitcoin consomme de l’énergie, c’est un fait. Mais toute la question est de déterminer quel type d’énergie est consommé. Utiliser de l’énergie en soi n’est pas un fait préjudiciable, au contraire. Cela fait tourner notre économie. Par ailleurs, si toute l’énergie sur la planète était verte, Bitcoin serait écologique par voie de conséquence. Le problème ne vient pas de la blockchain Bitcoin, mais de l’utilisation omniprésente d’énergie carbonée dans nos sociétés.
La pollution générée par le fonctionnement de Bitcoin est, par ailleurs, une goutte d’eau dans l’océan. De récents rapports, démontrent que le réseau Bitcoin concerne en réalité 0,08 % de la production mondiale de CO2.
Par ailleurs, pour réellement comprendre l’impact écologique de Bitcoin, il faut revenir aux bases de son fonctionnement. Les machines de minage consomment de l’électricité pour générer des bitcoins, en effet. Et ce faisant, elles sécurisent un réseau incensurable qui permet des échanges financiers à l’échelle planétaire, c’est également un fait. Il faut bien avoir en tête que les mineurs, pour augmenter leur rentabilité, cherchent à se procurer l’énergie la moins chère du monde. Or l’énergie la moins chère est celle dont personne ne veut. Et bien souvent, il s’agit de surplus d’électricité qui seraient de toute façon perdus. Ou alors de système de production d’énergie intermittent, difficilement stockables. L’exemple parfait ? Les énergies renouvelables. Panneaux solaires, éoliennes, barrages hydroélectriques… Ce sont des installations de choix pour les machines de minage. Par conséquent, les mineurs apportent de fait un financement supplémentaire à toute cette industrie du renouvelable.
Bitcoin l'aide au développement des infrastructures électriques
D’autre part, le minage intervient de manière récurrente autour du monde pour servir de financement à des projets d’alimentation électrique. Des initiatives qui, sans cela, n’auraient jamais vu le jour. Parce qu’il faut du financement suite à la construction d’un barrage pour acheminer l’électricité jusqu’aux populations en bâtissant un réseau de distribution. Les machines de minages, aisément transportables, peuvent venir se brancher au plus près des installations. Elles assurent ainsi un revenu minimum aux acteurs. Ce revenu leur permet justement de financer les infrastructures nécessaires pour se relier aux habitations et répondre à la demande. Sans ces financements de la première heure fournis par les mineurs, toutes ces initiatives disparaitraient avant même d’avoir vu le jour.
En ce sens, Bitcoin, lui aussi, peut servir de formidable moteur dans la démocratisation des énergies renouvelables et accélérer la transition écologique. Tout en donnant accès à l’énergie au plus grand nombre.
Conclusion
Les critiques concernant les dépenses énergétiques de Bitcoin, des cryptos et de la blockchain sont, de manière récurrente, relayées à tort par les médias. Des médias qui bien souvent n’ont pas pris le temps de creuser sous la surface. La consommation d’énergie n’est pas néfaste en soi, tout dépend de sa nature et son utilisation. Par ailleurs, le secteur blockchain démontre jour après jour l’omniprésence de ses actions pour tendre vers un monde plus vert. Ce n’est pas pour rien que Bitcoin et les cryptos sont l’une des industries les plus vertes de la planète. Espérons que les gouvernements s’en rendent compte à temps pour profiter dès maintenant du formidable soutien que le secteur est capable d’apporter dans la lutte contre ces changements climatiques qui inquiètent à raison la planète toute entière.